L'espèce : définition et nomenclature

L'élevage des anabantoïdes prends du temps, faites nous partager vos trucs, astuces pour les élever

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ninos
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L'espèce : définition et nomenclature

Message par ninos »

Intro : je ne sais pas trop où poster ce genre de chose... alors je le mets ici.
Pour les aficionados du web, vous l'avez déjà lu sur NW.

Au cours de la rencontre de septembre 2006, on en est venu à parler de l'espèce, notion pas forcément simple à appréhender. Alors faisons un petit point.

Que nous dit ce bon vieux dictionnaire :
"Ensemble d'individus animaux ou végétaux semblables par leur aspect, leur habitat, féconds entre eux mais stériles avec tout individu d'une autre espèce".

Définition parfaitement claire et on ne peut plus simple.

Mais (bah oui, y'a un mais, vous l'avez vu venir celui là non ?) cette définition est aujourd'hui de plus en plus difficile à appliquer.

En effet, de nombreuses espèces différentes, s'hybrident plus ou moins facilement. On ne considèrera cependant qu'une interfécondité est avérée uniquement si la reproduction est positive sur 3 à 5 générations. Sans oublier de pratiquer des croisements en retour (c'est à dire avec le parent immédiat).

Je vous passe également le couplet habituel sur les bactéries, dont des espèces mêmes éloignées parviennent à « s’échanger » une partie de leur génome !!

La définition classique de l'espèce est donc difficilement applicable.

D'autres critères sont dès lors pris en compte dans la pratique ; caractères morphologiques (nombres de rayons des diverses nageoires, forme des écailles, différents rapports de longueur, morphologie de l'arc branchial...), plus rarement le comportement et la coloration.

Pour les ichtyologues, les critères anatomiques d'identification (après avoir déterminé la famille) parmi les plus fiables sont la dentition et les branchiospines (peignes branchiaux).

Mais revenons en au commencement.
Le premier système approuvé par tous, et toujours utilisé aujourd'hui, qui a permis de classer de façon uniforme le monde animal, a été inventé par le naturaliste suédois Carl von LINNE (1707-1778).

Image

L'unité de ce système est l'espèce. Chaque espèce est nommée au travers d'une nomenclature binomiale. Le premier nom étant le genre et le second celui de l'espèce.

Exemple : Apistogramma agassizii.

C'est cette nomenclature binomiale et le choix de l'utilisation d'une langue morte (donc qui n'évolue plus) qui permettent aujourd’hui à tout un chacun, quelque soit le pays, de savoir qu'ils parlent bien d’une espèce donnée. Ce qui est loin d'être le cas avec les noms vernaculaires.

La classification des espèces utilise plusieurs rangs qui permettent de ranger les espèces selon leur proximité phylogénétique.

Les rangs principaux sont les suivants (moyen mémotechnique retenir RECOFGE) :
Règne
Embranchement
Classe
Ordre
Famille
Genre
Espèce

A ces rangs s’ajoutent les suivants, utilisés moins couramment (dans l’ordre), certains n’étant pratiquement plus utilisés qu’en paléontologie :
Sous-règne / Super-embranchement / Sous-embranchement
Super-classe / Sous-classe / Infra-classe
Super-ordre / Sous-ordre / Infra-ordre
Super-famille / Sous-famille
Tribu / Sous-tribu
Sous-genre
Section / Sous-section
Série / Sous-série
Sous-espèce
Variété ou Race / Sous-variété ou Sous-race
Forme / Sous-forme

Règles d'écriture des noms d'espèces :

L’écriture des noms d’espèces répond à des règles strictes, certaines d’entres elles ne sont utilisées que pour les publications scientifiques rigoureuses. Les articles aquariophiles ne sont tout au plus que des articles de vulgarisation scientifique, il n’est donc pas utiles de toutes les appliquées.

Cependant et afin de se faire comprendre par le plus grand nombre, on veillera à les respecter le plus possible :

Le nom de genre commence par une majuscule et est invariable (des Apistogramma et non des apistogrammas), le nom d'espèce une minuscule, le tout étant inscrit en italique (ou souligné).
Le nom du descripteur et la date de description suivent séparés par une virgule. Ils sont placés entre parenthèse si le nom de genre a été modifié.

De plus, l’orthographe des noms d'espèces constitués d'un adjectif est soumise aux règles d'accord avec celui des noms de genres :

- Lorsque le nom de genre est neutre le nom d'espèce prend un "um"
- Lorsque le nom de genre est masculin le nom d'espèce prend un "us"
- Lorsque le nom de genre est féminin le nom d'espèce prend un "a"
- Lorsque l'espèce est nommée en l'honneur d'une personne, son nom est latinisé et est mis au génitif, il prend alors un "i" si c'est un homme et "ae" si c'est une femme.
- Lorsque le nom fait référence à une localité d'origine il peut également se terminer par "ensis".

Il existe malheureusement de nombreux contournements et fautes à cette règle.

Pour exemple, le nom de genre des Parosphromenus est mal orthographié lors de sa publication (il est fait référence à osphronemus de Osphronemus goramy), mais il reste valide.
Régulièrement dans des publications, les auteurs « corrigent » et notent Parosphronemus. Cependant c’est bel est bien une erreur, tant que le nom de genre n’a pas été révisé par la Commission de nomenclature, l’orthographe d’un nom scientifique ne doit pas être modifié.

Significations des abréviations :

Des abréviations sont très souvent ajoutées derrière les noms de genres ou d’espèces.

sp. pour species : Cela indique que l'espèce n'est encore décrite. On lui donne donc un nom commercial ou indicatif.
Il est d'usage de mettre alors le nom entre " ", ce nom est généralement le lieu de pêche ou une spécificité morphologique de l'espèce. Il faut par ailleurs se méfier d'appelations fantaisistes.

cf. pour confer : On utilise cette abréviation pour indiquer que l'espèce est probablement celle que l'on nomme, mais que l'on en est pas certain.
Exemple : Betta cf.balunga

aff pour affinis : Cette abréviation est finalement assez proche de cf. On l'utilise pour indiquer que l'espèce est "proche de". Betta sp.aff coccina.
On l'utilise principalement avant description d'une espèce nouvelle.

Quelques liens :

Espèce : http://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce


Etymologie des noms :
- http://cil.france.free.fr/spip/spip.php?article107
- http://www.forumaqua.com/topic-63947-8.html

Données méristiques pour la description :
http://cil.france.free.fr/spip/spip.php?article103

Carl von Linné :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_von_Linn%C3%A9

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Pour compléter l'article, ci-joint un exemple de classification complète (j'ai indiqué les termes en français et non en latin pour plus de compréhension)

Règne : Animal
Embranchement : Chordé
Sous-embranchement. : Vertebré
Super-classe : Osteichthien
Classe :Actinopterygien
Sous-classe : Neopterygien
Infra-classe : Teleosteien
Super-ordre : Acanthopterygien
Ordre : Perciformes
Sous-ordre : Anabantoidé
Famille : Osphronemidé
Sous-famille : Macropodiné
Genre : Betta

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Une nouvelle fois, la rencontre Naturawild m'a redonné l'envie d'écrire.

On a évoqué la rigueur scientifique, qui peut souvent paraître inutile dans notre passion, notamment dans l'utilisation de la nomenclature.
C'est en partie exact, du moment que chacun est certain de parler du même poisson, mais qui sait, au gré de vos lectures, peut-être en aurez vous besoin.

Comme vu dans le précédent sujet, dans un article scientifique, le nom d'espèce est toujours indiqué en itallique, un nom patronymique en majuscule et une date le suive.
Pour mémoire, les autres taxons (famille, ordre...) ne sont par contre pas indiqués en italique.

Exemple :
Crenicichla saxatilis (LINNE, 1758). Le nom du premier descripteur est placé entre parenthèse si l'espèce se trouvait classée dans un autre genre lors de la description.
L'année est l'année de parution de la description dans un livre ou une revue (maintenant parfois uniquement sur une base informatique). Elle n'est pas l'année de découverte de l'espèce.
De même qu'il ne faut pas confondre descripteur et "découvreur".

Si une virgule est placée entre le nom de l'espèce et le patronyme, cela signifie que la personne a cité (ou étudié l'espèce) dans un article paru à la date indiquée (et non pas qu'il la décrite).

Le Genre : première base de l'uniformité

Le nom de genre d'une espèce indique ses relations parentales : deux espèces d'un même genre se "ressembleront" donc mais elles seront aussi monophylétiques.
Monophylétique signifie même origine, ils doivent donc avoir des ancêtres communs.
Reste à délimiter les genres !
La théorie de l'évolution admise actuellement veut que toutes les espèces soient finalement apparentées.

A partir de quel moment appartiennent-elles donc au même genre ?
Des critères doivent donc être définis.

Par exemple, pour le genre Ctenopoma, un des principaux critères est la forme de certaines écailles (dites en forme de peignes).

Les critères sont en grande majorité des critères anatomiques (écailles, dents, structure du crâne, ceintures pectorale et pelvienne, structure de certaines nageoires), les parties molles ne sont généralement pas utilisées et le comportement encore plus rarement.

Ces critères devront aussi permettre de différencier les espèces sans tenir compte des convergences évolutionnelles.
(convergence : même adaptations anatomique à des contraintes identique du milieu)
Par exemple, l'organe labyrinthe n'est pas un bon critère de différenciation, celui-ci étant apparu à différents endroits du monde et différentes périodes sans lien phylogénétique.
(Il semblerait cependant que sa morphologie diffère légèrement d'un cas à l'autre donc que parfois il soit tout de même utilisé).
RIEN N'EST SIMPLE !

Des changements de noms : mais pour quoi faire ?

Les changements de noms, auxquels tout aquariophile est rapidement habitué, sont toujours agaçants et on a vite l'impression qu'ils sont dus à de joyeux scientifiques s'ennuyant au fond de leur laboratoire...
Et bien que ni ni, généralement les modifications sont simplement dues au fait que l'espèce a été mal déterminée lors de sa première description. Ou encore, plus souvent, à la découverte de nouvelles espèces (et genres) remettant en question le classement en cours.

Une autre explication vient aussi du fait que certaines espèces ont été décrites plusieurs fois par des personnes différentes. Intervient alors une règle de priorité dite d'antériorité pour donner le nom "définitif". C'est le cas actuellement avec un débat sur les Genres Colisa-Trichogaster-Trichopodus (vous en saurez plus dans un prochain Macropode).

1 exemple de double erreur ?

Bloch a décrit le Macropode à queue ronde et lui a donné le nom de Macropodus chinensis.
Or il s'est trouvé que le poisson utilisé pour la description était en réalité une forme un peu originale de Macropodus opercularis...
Le Macropode à queue ronde avait de plus déjà été décrit sous le nom de Macropodus ocellatus CANTOR, 1842.
Bloch ayant fait sa description bien plus tard, et le nom s'étant répandu plus facilement (notamment dans la communauté aquariophile) il est aujourd'hui encore fréquent de trouver cependant le nom de M.chinensis...

Il est probable qu'avec les moyens de communication actuels, ce genre d'erreur se produira de moins en moins.

Une autre ? je sens que vous aimez les petites histoires !

Le premier descripteur de Colisa chuna fit une erreur. Il avait en sa possession des mâles et des femelles. Il pensa qu'il s'agissait de deux espèces différentes. Il décrit donc Colisa sota, pour le mâle et Colisa chuna, pour les femelles.
Lorsque l'erreur fut découverte, un vif débat fut déclencher.... pour aboutir finalement à Colisa chuna (à vérifier), puisqu'il fallait bien ne garder qu'un nom.

Mais alors qui arbitre tout ça ?

Commission internationale de nomenclature zoologique !!
Elle est là pour faire respecter le Code de Nomenclature Zoologique International (ICZN pour les intimes) qu'elle publie.
Les diverses décisions importantes paraissent dans le "Bulletin of Zoological Nomenclature".
Le secrétariat est à Londres (et non pas en Suisse comme on le pense souvent... moi même d'ailleurs)

Quelques liens :
http://www.iczn.org/
http://www.iczn.org/iczn/index.jsp

La sous-espèce : réalité biologique ?

Pour certaines espèces il est utile de définir des sous-espèces.
Sans rentrer dans les détails, une sous-espèce présente des signes caractérisant la "population" de cette espèce par rapport aux autres "populations" sans toutefois qu'il y ait de barrière génétique aux croisements avec une autre population de la même espèce.

Ces signes distinctifs sont généralement ceux couramment utilisés chez les aquariophiles : couleurs, comportements, tailles, voire mode de reproduction (exemple du B. brownorum).

Toutes les espèces ne possèdent pas de sous-espèce, il faut pour cela que plusieurs facteurs soient réunis :
- aire de répartition de l'espèce large
- aire de répartition de l'espèce discontinue (que tous les biotopes ne soient pas colonisés), donc apparition d'îlots de distribution.
- taux de reproduction élevé (non obligatoire mais cela accélère la différenciation).

Pour la sous-espèce, la description géographique précise est plus que primordiale.

La sous-espèce est au finale la plus petite des subdivisions définies par le code de nomenclature.
Cependant, les aquariophiles utilisent souvent d'autres classements : complexes, formes, variétés, population (notamment pour les Killies).

Les killiphiles justifie l'utilisation de la population par plusieurs aspects :
1) isoler génétiquement une population afin de ne pas "polluer la souche"
2) il y a une énorme variabilité phénotypique au sein d'une même espece en fonction des population
3) au sein même d'une même population, on peut même avoir deux voire trois phénotypes distincts pour une espece donnée (A. elberti au cameroun par exemple)

Merci à Cyno pour sa judicieuse remarque sur les killi
Sylvain MATHIEU
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Cyril
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par Cyril »

:bien:
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par 38clapotis »

:bien: c'est digne d'une thèse :grin:
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Jean-François
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par Jean-François »

Très bon article et très complet. Bravo. ça me donne la nostalgie de quelques cours de BV et BA tout cela.
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valdoiz
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par valdoiz »

Il m'avait échappé ce post... EXCELLENT...Merci pour le boulot...cela remplirait quelques pages du macropode ça...
Tant va la cruche à l'eau ....NEW MAG
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Maturin
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par Maturin »

Salut Sylvain
J'ai relu ton article sur la classification
Les naturalistes avaient basé la classification sur les caractères morphologiques et l'arbre de l'évolution découlait de la mème logique . Mais la ressemblance physique ne veut pas dire qu'il s'agit de proche cousin au sens généalogique .
Depuis que l'on s'est mis à comparer les génômes on va de surprise en surprise . Par exemple ,le plus proche parent de l' hippopotame n'est pas le cheval mais la baleine !
On parle de classification en clade . Un Clade est un ensemble d'animaux formé d'un ancètre commun et de tous ses descendants
C'est comme un immense arbre généalogique . A un moment l'espece ancestrale unique se sépare sous l'effet de quelque chose ,cela peut etre par exemple l'isolement géographique .Une nouvelle branche se détache .
Cela m'a amené à rechercher des renseignements sur les labyrinthidés en me référant , entre autre , au bouquin de Dawkins
Si on prend le cas des poissons pulmonés ,leur branche s'est séparée du tronc de l'arbre "généalogique " il y a 417 millions d'année et leur évolution a stagné ensuite . On ne retrouve que 6 espèces actuellement en Afrique en Australie et en Amérique du sud . Cela semble logique puisque les continents ont commencé à se séparer il y a 400 millions d'années je crois . Les ancêtres des dipneustes ont donc pu dériver avec leur bout de continent .
Pour ce qui est de la respiration ,c'est ensuite seulement que les poissons sont retournés exclusivement sous l'eau avec une respiration par branchies , et le poumon primitif est devenu , lui , la vessie natatoire.
Et comme certains poissons n'étaient pas satisfaits du taux d'oxygène de leur eau , ils ont à nouveau redécouvert la respiration aérienne par le labyrinthe (organe tout à fait nouveau ,puisque c'est leur vessie natatoire qui dérive de leur vieux poumon ).
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Cyril
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par Cyril »

Intéressant, vivement les tests génétiques sur nos Betta.
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par Maturin »

Cyril a écrit : vivement les tests génétiques sur nos Betta.
C'est sur , quand donc est apparu le labyrinthe ?
Les percidés s'étant séparés il y a 130 millions d'année , et l'Asie s'étant séparée de l'Afrique il y a 200 millions d'années , peut être que les Bettas et les Ctenopomas ne sont pas de proches cousins , mais le fruit d'une évolution convergente ?
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par Jean-François »

Il est vrai que maintenant que nous maitrisons les études génétiques, beaucoup de choses ont été remises en cause ou remanier.
Les caractéristiques morphologiques nous induisant parfois en erreur. Rien à voir entre une aile de libellule et de mouette. Par contre cette derniére est assez proche cladistiquement du crocodile car ils ont en point commun le gésier.
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ninos
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par ninos »

Maturin a écrit : Salut Sylvain
J'ai relu ton article sur la classification
Depuis que l'on s'est mis à comparer les génômes on va de surprise en surprise . Par exemple ,le plus proche parent de l' hippopotame n'est pas le cheval mais la baleine !
Salut Pierre,
merci pour les compléments !
J'ai encore un peu de mal avec les tests génétiques qui semblent parfois donner des résultats différents de l'un à l'autre. Si je ne m'abuse les liens de parenté tracés à partir d'études génétiques ne sont pas faites sur l'ensemble du génôme de l'espèce mais sur certains morceaux uniquement.

On arrive alors finalement à retomber dans le même travers que le classement sur des critères plus classiques, puisqu'on est obligé de faire un choix dans ce que l'on étudie, l'impartialité n'y est donc plus non plus.
Maturin a écrit :
Cyril a écrit : vivement les tests génétiques sur nos Betta.
C'est sur , quand donc est apparu le labyrinthe ?
Les percidés s'étant séparés il y a 130 millions d'année , et l'Asie s'étant séparée de l'Afrique il y a 200 millions d'années , peut être que les Bettas et les Ctenopomas ne sont pas de proches cousins , mais le fruit d'une évolution convergente ?
Il y'a déjà des tests génétiques sur les Betta. cf Le Macropode
Il me semble avoir lu effectivement que les labyrinthes des différents genres (notamment les espèces asiatiques par rapport aux espèces africaines) présentaient des différences qui laissaient penser que c'était belle est bien une convergence.
Sylvain MATHIEU
cyno
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Re: L'espèce : définition et nomenclature

Message par cyno »

Bonsoir,
j'vais rajouter une nouvelle 'tite couche...

En matière killiphile, les travaux sur l'ADN mitochondrial ont bien fait avancer le schmilblik surtout dans le bourbier des chromaphyosemion (voir les travaux de JF AGNESE notament, mais y'en a d'autre...), mais il est également pris en compte la nature des sols, l'altitude, etc en plus des critères habituels...
Sinon WJEM COSTA fait feu de tout bois depuis la fin des années 90 avec de nombreuse description et révision de genres annuels sud américain. Un de ses critères favoris pour établir la phylogénie des ces genres est la forme du maxillaire ou de l'épaule je suis plus très sur...

Je reviens sur les population : de longue date les killiphiles "codifient" leurs expéditions, à l'heure actuelle, les collecteurs relèvent même les coordonnées GPS des points de collecte. Ce n'est pas dans un soucis de "pureté" mais plus une approche de préservation, et ensuite, de voir une éventuelle évolution des populations au fil du temps, certains point de collecte ont été visité à plusieurs reprises aux cours de différentes expédition. De plus une codification claire permet de savoir aisément de quelle souche il s'agit. Un simple nom qui sonne "local" ne suffit pas car cela peut correspondre au ruisseau dans le village même ou a un autre aux environs du patelin ou même à une région assez vaste pouvant compter plusieurs biotopes potentiels.

Ainsi lorsque que l'on a chez soi des Pseudepiplatys annulatus "Maboshi" SLCD 84/32 l'on sait que l'on a des poissons issus d'une souche pêchée aux environs du village de MABOSHI en Sierra Leone par Cauvet et Detienne en 1984 au point de collecte qu'il ont référencé comme le n°32 sur leur carnet de bord.

Et pour illustrer le polymorphisme et polychromatisme au sein de l'espece elberti quelques liens photo... ce sont TOUS DES POISSONS DE LA MEME ESPECE, mais de points de collecte différents
http://www.killiclubdefrance.org/squele ... 0Diang.jpg
http://www.killiclubdefrance.org/squele ... 20Ndop.jpg
http://www.killiclubdefrance.org/squele ... 20Ntui.jpg
http://www.killiclubdefrance.org/squele ... baikak.jpg

Enjoy
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