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Nourritures

vendredi 6 octobre 2006

2Les nourritures vivantes2

(Philippe Rey)

Il existe différentes espèces animales utilisables pour nourrir nos poissons, je ne les connais pas toutes, mais je vais vous parler ici de celles que j’utilise et élève pour mes petits protégés.

- 1ère semaine :
Paramécies (Paramecium)

Anguillules du vinaigre (Turbatrix aceti)

Rotifères (Brachionus spp.)

Nauplies d’Artémia (Artemia salina)

Nauplies d’Artémia d’eau douce (Chirocephalus diaphanus)

- Du 7éme jour à 1 mois :

Nauplies d’artémia d’eau douce, Fairy shrimp (artémia d’eau douce nord-américaine du genre Eubranchipus ?)

Nauplies d’Artémia (Artemia salina)

Micro-vers

Enchytrés

Grindal

Copépodes

Daphnies (Daphnia pulex)

Daphnies (Moina spp.)

Eiseinellias

Vers de vase (Chironomus plumosus)

Larves de moustiques (Culex pipiens)

Vers de terreau (juvenile)

- Pour les adultes :

Gammare Gammarus pulex

Aselle – Asellus aquaticus

Eisenellias

Enchytrées

Grindal

Larve de moustique (Culex pipiens)

Vers de vase (Chironomus plumosus)


Anguilules du vinaigre

L’élevage des anguillules et le plus simple à réaliser.
Il vous suffit d’effectuer un mélange à 50/50 de vinaigre de cidre non pasteurisé et d’eau. Ajoutez quelques bouts de pomme et un ou deux morceaux de sucre.
Inséré au bout de 24H votre souche d’anguillules et laissez-la dans un placard ou un endroit frais et sec.
Prélèvement :

- Méthode 1 :
Un petit tube à essai
Mettre dans le 1/3 du volume du tube votre prélèvement d’anguillules.
Insérer un morceau de perlon de manière à créer un léger bouchon, remplir le volume restant d’eau.
Au bout d’une petite heure, les anguillules seront remontées dans la partie ne contenant que de l’eau claire, il suffit alors, à l’aide de la pipette, de prélever les anguillules et de distribuer.

- Méthode 2 :
Au lieu d’un tube à essai, j’utilise un verre à Gin. On en trouve dans les grandes surface, vendus par 3 pour 3 ou 4 €.
Le principe est identique au premier, mais les quantités prélevées sont plus importantes.
Les anguillules survivent plusieurs jours dans l’eau, mais ne peuvent s’y multiplier.

Rotifères :

L’élevage des rotifères, ou plutôt leur culture, est relativement aisé.
Les rotifères sont en général présents parmi les mousses, ou les racines de végétaux dans les fossés.
Je préfère récupérer mes souches dans la mousse des bois pour éviter simplement les risques de pollution. On ne connaît pas toujours ce qu’il y a dans un fossé.

Je choisis les mousses dont les tiges ressemblent à de petits arbres, qui se trouvent généralement dans des zones ombragées et humides.
Il suffit ensuite de laisser infuser quelques pousses de cette mousse pour récolter dans l’eau de nombreux rotifères.
On prélève une partie de ceux-ci, que l’on place dans une bouteille à jus de fruit, et l’on nourrit avec un peu de levure de boulanger, une ou deux gouttes de lait, ou mieux encore du Roti-Rich®.
Les rotifères sont ensuite distribués aux alevins peu avant la nage libre, à l’aide d’une pipette.

Nourritures très utiles au démarrage d’une ponte mais qui ne sert pas plus des 3/4 premiers jours.

Daphnies :

Il n’est pas nécessaire de posséder un grand bassin en extérieur pour pouvoir élever un nombre assez conséquent de daphnies chez soi.
Plusieurs méthodes existent et de nombreuses pages du « Web » relatent les mérites de certaines.
J’utilise personnellement deux méthodes relativement différentes pour mes élevages.

- Méthode n°1 :
c’est un peu un élevage « laissons faire la nature ».
J’ai dans mon jardin une petite fontaine inactive avec une vasque en pierres reconstituées d’environ 8/10 litres.
J’ai vidé et nettoyé celle-ci à l’eau claire, puis rempli avec de l’eau de pluie.
Cette vasque est placée contre un mur, exposition ouest, elle ne prend les rayons solaires que durant les premières heures du jour (jusqu’à 10h).
J’ai introduit dans cette vasque, 20 jours après la mise en eau, une dizaine de daphnies D. pulex.
La population s’est vite reproduite, je peux donc y faire des prélèvements quotidiens.
Pour ceci, j’utilise une tête de bouteille à eau en guise d’entonnoir.
J’ai percé le bouchon en plastique afin d’y mettre un morceau de collant tendu, qui me sert de filtre. Je prélève ensuite à l’aide d’un gobelet mes daphnies que je verse dans ce filtre, et je n’ai ainsi plus que les daphnies à la bonne taille de distribution.
Je récupère celles-ci avec une pipette et les verse le temps de ma pêche dans un gobelet contenant de l’eau bien propre.

- Méthode N°2 : en intérieur.
J’utilise des petits bacs plastiques type Savic. Je les remplis au 2/3 avec de l’eau d’un bac. J’y insère alors une dizaine de daphnies adultes et je verse 20 cl d’eau verte.
Au bout d’une semaine il y a plein de nauplius de daphnies. Il suffit de nourrir jusqu’à obtention d’une bonne population de daphnies et de prélever en suivant la même technique « tête de bouteille ».
On peut aussi siphonner une partie du bac et remplir de nouveau celui-ci. Mais j’ai remarqué un rendement inférieur en prélevant une partie du milieu et en changeant brusquement celui-ci.
Lorsque l’on filtre mais conserve l’eau d’origine, l’évaporation est complétée par l’ajout d’eau verte.
La seule précaution qui est à prendre en compte est d’éviter de sur-nourrir.
Une pollution peu avoir lieu dans le milieu du fait que l’on amène de l’extérieur du phytoplancton (eau verte) qui, sous une lumière artificielle, s’épuise et meurt.
On peut aussi nourrir les daphnies, avec de la levure de boulanger désactivée. Pour ce faire, il suffit de diluer celle-ci dans un peu d’eau bouillante.

Cyclops et autres Copépodes :

Les cyclops et autres Copépodes se trouvent dans les mares temporaires et les flaques d’eau, mais il peut aussi y en avoir dans un fond de bouteille d’eau du robinet oublié dans un coin.
Pour développer cette souche, il suffit d’un petit bac plastique ouvert (Savic), rempli avec de l’eau d’un bac, d’y mettre quelques lentilles d’eau et quelques daphnies.

Nourrir avec quelques rotifères ou un petit morceau de salade bouillie (laitue) qui produira des infusoires.
Pour les prélèvements de souches, ont se sert d’une pipettes et pour la distribution, on prélève des petites quantité d’eau en surface et sur les bords, puis l’on distribue.

Enchytrées :

L’élevage d’enchytrées est relativement simple et productif si l’on respecte quelques petites règles de base.
Un élevage d’enchytrées est souvent peu productif du fait d’une invasion d’acariens qui se nourrissent et se reproduisent plus vite que les vers.
Pour éviter cette invasion il convient de purifier le milieu.
Pour élever vos enchytrées, il vous faut :
Du terreau
Des morceaux d’écorces d’arbre bien sèches.
Une boîte en plastique avec couvercle.
Un morceau de pot ou de tuile.

Préparation du milieu :
Ma méthode anti-acarien :
Je stérilise, terreau et écorces de bois au micro-ondes pendant 2 à 3 mn.
Pour cela je mets mon terreau par petites quantités dans un sac congélateur dans le micro-onde. Le sac est ensuite maintenu fermé hermétiquement jusqu’à complet refroidissement.
Dans la boîte, on installe une couche de terreau, on recouvre celui-ci avec des petits morceaux d’écorce. On remet une couche de terreau. On humidifie ce dernier, sans le gorger d’eau.
On place une épluchure de pomme de terre non lavée, mais frottée dans un papier essuie-tout. On ferme la boîte et on laisse reposer une semaine (l’épluchure de pomme de terre sert à réensemencer le terreau en bactéries).
Creuser un petit peu le terreau et mettre votre souche d’enchytrées, votre bout de tuile ou de pot, sur lequel vous installerez la nourriture constituée, au choix, soit d’un peu de pain dur trempé dans du lait, soit d’une croquette pour chien ou chat, puis recouvrir d’une couche d’écorce bien humide.
Laisser votre contenant partiellement couvert dans un endroit frais et sombre.
Contrôler au moins tous les deux jours la nourriture et le niveau d’humidité de votre culture.

Pour la récolte, j’utilise une petite pince et je plonge les enchytrées dans un gobelet avec un peu d’eau pour les rincer.

Vers de terreau :

J’utilise uniquement des déchets de légumes, fruits ou salades. Les fruits comme les légumes étant préalablement lavés, ils sont donc exempts de « cochonneries ».
Laisser les épluchures, fruits bien se décomposer lors des premiers lancements, de préférence dans un contenant pouvant être fermé (j’utilise une poubelle de cuisine de 30 litres)
Lorsque vous avez un volume équivalent à un tiers du contenant, ensemencer avec votre souche de terreau, soit de vers adultes, soit d’œufs.

Attention : le premier compost ne sera pas utilisé immédiatement, et les vers issus de celui-ci ne devront pas être distribués pour cause d’acidité exagérée, ayant testé personnellement, j’ai constaté une modification brutale de tous les paramètres dans les bacs ou les vers étaient distribués. De plus, seuls les très petits vers étaient consommés, ce qui entraînait une pollution.

Lorsque les vers se seront bien développés, ils vont se nourrir des bactéries, l’apport de nouveaux déchets nourrissent celles-ci et le processus se met en route. Au bout de 5 mois, il suffit d’ajouter quelques feuilles de papier essuie-tout humidifiées et légèrement froissées dans le bac, les plus petits vers viendront s’y abriter, ce qui rend la collecte beaucoup plus facile.
Le terreau obtenu n’est pas perdu et peut servir pour beaucoup de plante à la maison.

Il n’y a pour inconvénient que la gêne provoquée par l’odeur au lancement, qui s’estompe pour totalement disparaître au bout d’un mois.
Les vers peuvent être rincés avant distribution, mais cela n’est pas réellement utile, si vous n’y mettez aucun produit ou déchet d’origine inconnue.

Vers de vase et larves de moustique :

Au printemps et en été seulement, j’utilise un bidon de 20 litres dans lequel sont placées au fond des feuilles de catappa utilisées pour mes bettas, ainsi que quelques feuilles d’arbres sèches ramassées à l’automne (chêne, noisetier, platane, châtaignier…).

Celui-ci est laissé en extérieur afin qu’il se remplisse d’eau de pluie.
Au printemps j’ajoute quelques brins d’herbe que je leste afin qu’ils rejoignent le fond.
Je place dans ce bac un ou deux pieds de Pistia striatoides qui procureront un peu d’ombre naturelle et qui de plus me font à l’automne de jolies plantes pour un bac.
Les moustiques viendront rapidement pondre dans le bac, et seront également visibles. Pour les prélever, j’utilise une technique un peu plus longue que l’épuisette, mais beaucoup plus pratique, pour plusieurs raisons.
Je me sers d’un tuyau à air et je siphonne en dirigeant celui-ci les larves de moustiques dans une bouteille de 2 litres.
Je reverse ensuite le contenu (eau + larves prélevées) dans le bac en filtrant les larves dans les mailles extra fines d’une épuisette dédiée à cet usage.
Je plonge ensuite celle-ci dans un contenant d’eau propre qui sera distribué lors des nourrissages.
Pour prélever les larves de chironome présentes dans le bac, il est nécessaire de brasser un peu le fond. Celles-ci vont se décoller des feuilles sur lesquelles elles sont accrochées, et se trouveront donc dans l’eau.

Il suffit de patienter quelques minutes pour que les déchets se re-déposent sur le fond, et, d’un coup d’épuisette en douceur, on peut se saisir de ces précieuses petites bêtes.

Grindal

J’ai testé deux méthodes différentes qui produisent le même résultat.
- Culture sur sphaigne des bois.
- Culture sur laine.
Il faut un contenant muni d’un couvercle percé de quelques trous avec une petite aiguille, le support pour les vers (sphaigne ou laine), un morceau de pot en terre ou de Plexi Glass.
On place le support (sphaigne ou laine) et l’on humidifie celui-ci de manière à ce qu’il y ait un peu d’eau dans le fond du contenant.
On place sa souche de vers sur le support puis on pose le morceau de pot ou de plexi sur lequel on déposera la nourriture.
On recouvre le morceau de pot ou de plexi d’un autre morceau de plexi, ou de verre, plastique transparent, qui devra être légèrement surélevé du premier et si possible en contact avec la nourriture.

Pour nourrir :
On peut utiliser une bouillie constituée de flocons d’avoine (1/3), levure de bière (1/3)et lait en poudre(1/3) qui sera cuite et que l’on laissera refroidir avant de distribuer, du pain dur trempé dans du lait ou des croquettes pour chien ou chat.

Personnellement j’utilise du pain dur que je passe au broyeur afin d’obtenir une farine, j’y mélange à 45% du lait pour nourrisson 2ème age, 5% de levure de bière et je rajoute progressivement de l’eau pour obtenir une pâte collante qui est distribuée par petite dose.

Micros-vers :

Dans un petit pot, on place un peu de pain trempé dans du lait et l’on y met quelques micro-vers.
On place le contenant dans un endroit frais, et lorsque la culture commence à se développer on fait un repiquage régulier.
Les micro-vers en pleine expansion remontent le long du pot, il suffit de prélever à l’aide d’un pinceau et de distribuer.

Artémia d’eau douce

En culture seulement, leur élevage n’ayant encore pas donné satisfaction.
La culture consiste à faire éclore celles-ci.
Pour cela il faut de préférence de l’eau coupée à 50% d’eau osmose, l’idéal restant de l’eau de pluie.

On met quelques œufs dans l’eau, on place une lampe de type bureau au-dessus du bac et on laisse éclore. Ces artémias sont plus petites que les salinas, mais la croissance est assez rapide dès l’instant ou l’on peut nourrir celles-ci avec de l’eau verte de bonne qualité.
Voici mes quelques méthodes utilisées pour les cultures de petites bêtes, servant de nourritures à mes chers pensionnaires.

Philippe Rey / Valdoiz95 , CIL-IBSC 2009.