Si, si, j'arrive, lentement… après toutes ces épidémies, pires que les points blancs !toxotoes a écrit :Tient la je me dis que Herr Doktor Chevoleau pourrait nous en dire beaucoup à ce sujet.
David

Bon, tout a été à peu pris dit (et très bien) de toute manière et je n'ai pas plus d'infos. J'ajouterais juste que l'évaluation classait l'espèce comme "vulnérable", c'est-à-dire qu'elle risque l'extinction à moyen terme. Donc nous n'en sommes pas encore à l'extinction totale (EX), ou à l'extinction dans la nature (EW), mais quand même près d'en grand danger (CR) ou en danger (EN).
J'attire l'attention sur le fait qu'il n'y a pas eu de réévaluation depuis bientôt 15 ans. Certains soulignent que l'habitat s'est certainement détérioré et donc que la situation n'a guère pu s'améliorer. Il faut quand même faire remarquer que ce n'est pas parce qu'un poisson n'a pas été trouvé lors d'une prospection dans un biotope qu'il n'y ait pas. Ça laisse donc place à un tout petit peu d'optimisme, ce qui bien sûr ne doit pas nous faire oublier nos responsabilités, et pas seulement en tant qu'aquariophiles.
Concernant la trop forte pression de la pêche, je suis très étonné qu'une espèce qui s'adapte aussi bien à divers paramètres puisse si vite se retrouver en danger dans la nature… Je ne serais pas étonné qu'on trouve d'autres localités dans le futur.
Ce qui m'amène au point suivant concernant l'utopie de réintroduire des poissons en milieu naturel. Je crois qu'il y a quand même un petit peu d'espoir. La preuve, l'AFV avec le programme GWG (Goodeidae Working Group) s'est jointe à d'autres associations puis à une université (et finalement une municipalité !) pour permettre le sauvetage de poissons en grand danger d'extinction, avec des structures sur place au Mexique. Notre ami Jean-François est d'ailleurs là-bas, il pourra mieux expliquer car ici je ne fais qu'un tout petit résumé sans doute très approximatif. J'espère qu'il pourra bientôt nous donner son avis (je vais le contacter pour lui dire de jeter un oeil sur ce topic). Par contre, rien ne peut se faire si localement il n'y a pas une prise de conscience et des moyens mis en œuvre. Donc, si la CIL-IBSC, l'IGL, l'AAGB et d'autres assos "labyrinthidophiles" se mettaient en ordre de marche pour assurer les contacts sur place (de nombreux membres de ces assos connaissent du monde là-bas), il pourrait y avoir une sorte de LWG (Laby Working Group!) qui se chargerait d'aider à cette prise de conscience. Cela peut-être d'abord un nettoyage des zones polluées ou la prospection de biotopes intacts qu'on pourrait placer sous surveillance. D'ailleurs, au Mexique, on s'est aperçu qu'une espèce de Goodeidé qu'on croyait endémique à une piscine naturelle vivait finalement à quelques centaines de mètres (ou qqes kms) de là, dans une pièce d'eau négligée !
Donc, parfois, il y a un peu d'espoir. Et si par notre action nous pouvons sensibiliser les aquariophiles, cela permet une certaine prise de conscience. Bien sûr notre hobby fait que nous sommes seulement quelques-uns, mais cela peut parfois créer une dynamique plus vaste. Là encore, il y a un peu d'espoir !

Est-ce que le fait de récupérer des souches de Betta sauvages participe à leur extinction en milieu naturel ? Généralement, ce n'est pas la seule cause. La pollution, l'aménagement urbain ou la simple transformation d'habitats en terres agricoles (mangeurs de Nutella et autres produits contenant de l'huile de palme, changez vos habitudes !) nuit généralement bien plus. Après, ce n'est évidemment pas une raison pour s'affranchir de toute retenue. Mais il est certain, en même temps, que la présentation de photos d'une espèce menacée (obtenue parce qu'on a réussi à se procurer des poissons… souvent sauvages ou issus de sauvages récemment !) contribue aussi à sensibiliser les aquariophiles en général. D'ailleurs, franchement, à part eux, y a-t-il d'autres groupes qui s'occupent de la protection de ces poissons ? Parce qu'à part le thon rouge, je ne vois pas trop d'autres espèces qui occupent la scène médiatique…
Donc, il y a quand même du bien même dans ce "mal". À nous ensuite de faire en sorte que se procurer des poissons sauvages ne deviennent pas une "collectionnite". On ne pourra jamais empêcher quelques abus, mais dans l'ensemble, ce sont souvent des aquariophiles responsables qui ramènent ces poissons dans le but de les reproduire et de les diffuser. À nous ensuite d'assumer la lourde tâche de parrainer une espèce. Et c'est vrai que c'est loin d'être évident pour beaucoup d'entre nous ! Il faut de la place, une situation stable (professionnelle comme personnelle) et j'en passe…
Bon, en résumé, aux détenteurs actuels de Betta simplex de maintenir, diffuser et convertir le maximum d'amateurs à la protection de cette espèce !
